L’art de la métamorphose chez la femme mariée!

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J’ai été à l’université et j’ai fait mes études. La plus grande gaffe de ma vie est que je n’ai pas su bien choisir ma carrière. Je devais m’inscrire à la faculté des arts dramatiques et devenir une actrice de cinéma, de télévision ou de théâtre. Peu importe laquelle. L’essentiel est que au moins j’aurai appris les bases de la métamorphose, la facilité que l’actrice ou l’acteur possède pour changer de tête, d’esprit et d’attitude très vite. Je n’avais pas su à ce moment là que la vie avait déjà décidé pour moi. J’allais devenir une fameuse actrice (prière de lire le mot actrice dans le bon sens) non pas pour collectionner des oscars mais juste pour faire face à la double et triple vie qu’allait simplement être ma vie!

Et si aujourd’hui après toutes ces années, vous êtes en train de me lire, ça veut simplement dire que j’ai réussi. Mon diplôme je l’ai reçu de mes propres mains. L’appréciation a été entre moi et moi même et le chapeau que j’ai jeté en l’air était lourd; il y’avait là dedans toute ma douleur, tous mes échecs, toute ma réussite, toute ma peine et toute ma joie!

Mais pour arriver là, mon chemin n’était pas du tout facile et je vais vous dire pourquoi. Et je veux juste que vous sachiez que je ne cherche pas en quelque sorte à vous impressionner. Je suis déjà assez impressionnée par moi même – à tel point que parfois je n’arrive plus à me reconnaître. Entre la fille, la femme, l’épouse, la mère et l’amante, c’était trop de rôles à jouer, et dans chaque rôle je devais être parfaite. Ma vie n’a qu’un seule titre: « Interdit de gaffer ». La moindre gaffe pouvait tout faire basculer. Trop de personnes que j’adore allaient souffrir et ça je ne le permets pas et je ne le permettrai jamais! Pour cela le poids que je porte depuis ma plus tendre enfance est trop lourd à porter. Et j’ai réalisé pourquoi tout le monde remarque depuis des années que je marche le dos courbé. Et même quand je suis tout à fait seule, j’essaie d’allonger mon dos mais rien à faire; le poids est là que je le veuille ou pas!

Et ce qui va intriguer beaucoup de lecteurs est que ce poids lourd est une joie pour moi, un défi qui me tient en vie, non pas parce que je suis masochiste, mais tant que je le porte, je porte en moi l’homosexualité qui est en moi, qui est née en moi, qui a grandi en moi et ça je ne le lâcherai jamais. Car c’est moi et je suis fière de ce que je suis. Cette phrase est adressée aux « Born by mistake ». Espérons qu’un jour ils comprendront. Espérons qu’ils réaliseront que la vie est un « One-way ticket »; ils vont s’en aller sans espoir de retour, portant sur leurs épaules le poids d’une conscience meurtrière… L’injustice est une arme qui ne vise que celui qui la porte!

Les homophobes me tapent sur les nerfs, c’est pour cela que je perds toujours le fil de mes idées en écrivant. Revenons à mon sujet. Je vais vous parler d’une journée parmi des centaines que j’ai eu à vivre et si j’arrive à vous faire rire, ce sera un grand plaisir pour moi, ce sera un message à tous ceux qui ne savent pas que nous les homosexuels, nous avons le rire très facile car les situations auxquelles on fait face dans notre vie de chaque jour sont tellement comiques!

J’ai mille et une histoires à vous raconter, et même je vous parlerai de moments intimes qui ont dégénéré en éclats de rire! Ça on l’appelle le « bon stress ». Aujourd’hui je vais vous présenter un tableau général de mon incroyable existence:

Le téléphone sonne…
Premier appel matinal, c’est ma mère: Bonjour ma fille. Tu peux passer chez moi, j’ai besoin de toi.
Deuxième appel, c’est « Marte »: Bonzourrr, viens chez moi tu me manques trop… J’ai envie de toi.
Troisième appel, c’est mon mari: Bonjour hayete, il y’a des amis qui veulent passer ce soir. On est libre?
Quatrième appel, c’est une amie: Salut, j’ai les nerf fatigués. Peux tu passer me tenir compagnie ya habibiii? Et elle insiste sur le « i ».
Cinquième appel, c’est ma voisine: Hi, je te dérange, non? Peux tu t’occuper de la citerne d’eau qu’on a commandé pour l’immeuble? Un grand merciii – et elle insiste aussi sur le « i ».
Les dizaines d’appels qui vont suivre, je ne vais pas parler d’eux car ce sont les enfants qui demandent trop de choses de moi, j’aurai besoin d’un journal pour les citer…
Dernier appel, c’est une promotrice: Bonjour madame, si vous pouvez me recevoir aujourd’hui, je vends un article très spécial et je vous garantis que si vous l’achetez, votre vie va complètement changer!

Le téléphone arrête de sonner après ce dernier appel – une petite pause pour moi, le temps que ma tête mémorise tous ces appels. Mais c’est le dernier appel qui me met hors de moi: Comment ma vie va changer? Quelle facilité les gens ont à utiliser cette phrase! Et pour que ma journée soit exemplaire, je considère que chaque appel est une mission d’amour. L’amour facilite tellement de choses sauf pour le dernier appel! C’est ma patience qui a été mise à l’épreuve. A cet instant l’actrice qui somnole en moi se réveille. Mon cerveau s’active à mille à l’heure. La journée passe, le soir venu, tout le monde est heureux. J’ai réussi!

- Contributed by Freedreamer

Guest Contributor

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