J’adore mon oreiller
1,053 viewsNon, que dis-je? J’en suis amoureuse. J’ai des difficultés à le quitter le matin, et j’ai hâte de le retrouver le soir. L’empreinte de ma boîte crânienne est gravée en lui, et même quand ma tête repose directement sur le matelas, il est là, à veiller sur moi. (Euh, je crois que ce texte commence à frôler un peu le délire, mais je suis sûre que j’ai un point, je vais y arriver, donnez-moi juste 2 minutes).
Depuis ma tendre enfance, mon oreiller est là pour moi. Il m’a servi à étouffer mes pleurs et mes larmes, il a entendu des et des secrets, il a reçu mes coups de poing quand j’étais en colère, et il a participé à pleins de batailles et de rigolades. Il a tenu ma tête, calé mon dos, relevé mes pieds. Mais il n’a jamais, oh non jamais, servi à me renvoyer l’image d’une moi enceinte
Vous avez cru que c’était une histoire d’oreiller, non ? Je ne sais pas d’où vous est venue une telle idée ! Ceci est juste une histoire d’extraterrestre, où l’étrange personnage venant d’une autre planète n’est autre que moi.
Je suis une femme, mais – tenez-vous bien, accrochez vos ceintures, vérifiez vos ABS et vos Airbags – je n’ai jamais senti le désir d’être une maman. Et DOB, voici que le silence s’installe, les yeux roulent, les mâchoires tombent par terre et la salive commence à couler. Pour un laps de temps, on entre dans un état de choc, proche du coma. « Elle ne veut pas être mère ? Mais non !!!! Ça ne va pas la tête, il y a vraiment quelque chose qui cloche chez elle. » Du coup, je vois le désir de vérifier manuellement si je suis vraiment une femme s’allumer dans leur tête.
J’ai toujours été fan des maths, mais je n’ai jamais vu de ma vie l’égalité suivante : Femme = Mère. Oui j’ai un utérus et des ovaires, et oui, chaque mois, je passe par tous les états de dépression, d’abattement, de fatigue, de colère, d’envie de mordre, et tout ça parce qu’un ovule microscopique a décidé de se promener dans mon appareil génital dans l’attente d’être fécondé. C’est la loi de la biologie, que peut-on faire, mais tout ça n’a rien à voir avec l’envie et le désir.
Certes les hormones jouent un grand rôle dans nos mécanismes, mais si c’est le cas, je crois que mon horloge biologique est en panne. Un peu à la manière de ce pendule à coucou, sauf que dans ce cas, le pendule est dysfonctionnel et le coucou est vraiment « cou-cou ».
Mais le comble reste à venir. Si on essaie de faire de son mieux pour tenter d’accepter le fait que c’est Mon désir / Mon choix à moi, tout change quand on sait que je suis homosexuelle.
Oh la la la la la la ! On détient alors soudainement le CDD (Certificat de la découverte de la cause). Et voici donc pourquoi tu ne veux pas être mèèèèèèèère (on prolonge le mot en balançant la tête, preuve qu’on a tout compris). Et là, c’est moi qui entre dans un état de choc. Enno que ? Quoi ? Qui ? Comment ? En quoi le fait d’aimer les femmes a-t-il une influence quelconque sur mon désir d’être mère moi-même. Aimer les femmes fait-il de moi un homme ? Dit-on à quelqu’un : « Toi tu vois la vie en rose parce que tu as les yeux colorés » ? Comment ces 2 faits sont-ils liés dans leur esprit distordu ?
C’est vraiment bizarre ce fait de toujours avoir besoin de trouver des réponses à des questions qui n’existent pas.
Je suis une femme et je ne désire pas être mère. Point final. Il n’y a pas de dissertation à faire sur ce sujet. C’est comme ça, tout simplement, veuillez SVP me foutre la paix.
Sinon, pourriez-vous me donner une idée comme quoi acheter pour ma maman ? C’est la fête des mères ce 21 mars, et je ne comprends pas du tout ces célébrations qui n’en finissent pas. Mais je dois quand même lui souhaiter bonne fête. Que puis-je lui offrir ? Ah je sais, je vais lui annoncer que je suis enceinte (espérons juste que le fait que je sois célibataire ne lui cause pas une crise cardiaque).
Je plaisante.
Bonne fête maman et…….point, ça s’arrête là. Tu ne me répondras jamais pareillement. Tu ne seras pas grand-mère, et c’est Mon choix.
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