Parler De Sexe

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Cher(e)s lecteurs et lectrices,

Je tiens honnêtement à vous informer que cet article a uniquement été écrit parce que je voulais absolument utiliser le mot « parallélépipède ». Ce mot poétique et très facile à prononcer me manque beaucoup. Et depuis mes années d’école, je n’ai plus eu l’occasion de l’utiliser. On dit bien qu’une personne tourne en rond et que quelqu’un est carré, mais on n’a jamais entendu par exemple : K.E. hal balad chou parallélépipède ! C’est dommage, mais je vais y remédier tout de suite. Je vais l’employer plusieurs fois dans ce texte, et le / la premier(e) à le trouver aura une grande récompense.

Je vais parler aujourd’hui de sexe. De ma vision du sexe. Eh oui, je sais, je sais, le numéro spécial était la semaine passée, je suis toujours en retard moi ! C’est dommage, mais c’est ainsi. J’aurais bien aimé raconter que je n’ai pas eu le temps d’écrire parce que j’étais occupée à…. vous savez quoi, mais ce sera vous mentir.

Je n’ai rien écrit parce que j’étais trop occupée à me lamenter de ne rien avoir à écrire sur ce sujet.

Et voici que soudain, l’odeur romantique des pneus brûlés plein les narines, je me suis dite: Mir, c’est le moment idéal ou jamais.

Ouf, que c’est embarrassant. J’ai les mains moites et les joues rosies. C’est un sujet très tabou. Je ne sais pas comment commencer! Je ne sais même pas comment j’ai osé et réussi à taper le mot “sexe”!  *Lutte contre une envie folle d’éclater de rire*.

J’ai toujours été capable de parler de sexe. Du moins avec mes amies hétéros, parmi lesquelles je suis hétéro moi-aussi (ah le masque, quel dispositif de génie !). D’autant plus que c’est très amusant d’observer leurs joues rougir, leur langue se nouer, les voir se défigurer et les entendre s’exclamer en s’offusquant : mais arrête, 3ayb, yiiiiii, non, bref toutes sortes d’expressions me démontrant que j’ai franchi de loin la ligne de l’indécence.

Eh oui, j’ai toujours été capable de parler de sexe.

…..

Ah non, je n’ai jamais été capable de parler de sexe.

Non, non, je ne me contredis pas. Je n’ai jamais été capable d’écrire ou de parler de ce tendre, romantique, sauvage, sensuel, intense acte qu’est l’amour entre deux femmes. A chaque fois je bloque. Mes doigts se ramollissent, mon esprit s’envole et mon cœur s’emballe. Le sujet devient plus grand que moi, je ne le maitrise plus, et je me résigne à le laisser m’englober. Je ne suis plus alors qu’une goutte dans un océan de tendresse.

La lecture de récits érotiques où la pratique sexuelle entre 2 femmes est décrite en détail n’a aucun effet sur moi. Ceci est dû à ma vision qui dit que cette pratique est indéniablement liée à l’amour. Et bien que l’acte en soi soit un divin moment de partage et de plaisir suprême, pour moi, il n’est que l’expression de sentiments nobles. Du coup, écrire à son propos me renvoie inévitablement vers des termes tendres et doux. C’est comme si un virus avait attaqué mon laptop, et fait de telle sorte que les mots tapés sur le clavier apparaissent différemment sur l’écran :

Je tape sexe, je vois tendresse. Je tape peau je lis caresse, je tape orgasme s’affiche amour, et ainsi de suite.

C’est comme ça ! Je n’arrive et n’arriverai jamais à écrire un article sur le sexe. Mon répertoire est limité à quelques mots, que je répète et répète, inlassablement: tendresse, caresse, regard, douceur, câlin, intimité, partage, sourire, tendresse.

Sexe ? Oui, bien sûr et toujours. Mais je préfère de loin l’expression « faire l’amour ». Elle peint merveilleusement ce que je veux dire, et ce que je ne parviens pas à bien exprimer.

Je vous souhaite donc, du fond du cœur, une vie pleine … d’amour.

PS : dû à des contraintes liées au sujet de cet article, je me trouve dans l’incapacité d’insérer le mot « parallélépipède » dans ce texte. C’est donc avec une  grande tristesse que je me résigne à le laisser se faner dans mes manuels de mathématiques.

Tags: amour, humour, sexe, tendresse