Un Cadeau Inattendu

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Je dois écrire… Non pas comme « j’ai besoin d’écrire », mais « dois » comme « la rédactrice en chef me harcèle et me menace, moi la pauvre innocente sérieuse Mir !

Un seul problème pourtant. Je crois que j’ai mis un peu trop d’Eau de Javel quand je l’ai lavé ce matin : mon esprit est tout blanc. Tout comme la neige qui ne tombe pas et toi qui ne viens pas. Du coup, l’écran devant moi est blanc lui aussi.

Je ne sais pas quoi écrire, mais je dois le faire. Peut-être devrais-je utiliser la méthode « Free writing » ? Oui, oui, c’est une très bonne idée (tout comme mes autres idées, bien sûr). Je vais essayer, je n’ai pas d’autre choix. Commençons :

Edruakash hrumnddd fngo ejjtuvpg.

Ahwetwer ghgptrrue fhgorr yerowqq fsor fmtorjwns.

Wow ! Quelle profondeur et quelle poésie ! Je me suis surpassée !!!!

Pourquoi est-il que je commence toujours mes articles par des bêtises de haut niveau ? C’est une question rhétorique, je n’attends pas de réponse. Je constate le fait c’est tout.

Bref, bien qu’ayant déjà tapé 181 mots, je ne sais toujours pas quoi écrire !

Ah mais si, je le sais. Suis-je bête ou suis-je imbécile ? (2^nde question rhétorique, merci de ne pas répondre). Et je ne détiens pas le mérite de l’idée. Je la puise d’un commentaire sur l’un de mes articles précédents.

Aujourd’hui je veux écrire à propos de l’acceptation. Et oui, la vie n’est pas toujours pleine d’homophobie et de haine. Ceci est ma petite note d’optimisme dans cette période de fêtes.

C’était le « je ne sais pas combien » novembre « je ne sais pas quelle année ». J’ai pris un papier et un crayon, et j’ai commencé à écrire. Oui, oui, c’est vrai, je ne plaisante pas. Mon laptop a méchamment éclaté de rire à la vue de mes doigts ankylosés qui se battaient pour se souvenir comment boucler les « l » et les « e » (que voulez-vous ? à force de taper sur un clavier, on finit par oublier comment utiliser le crayon !). Mais je n’avais pas d’autre choix. Je voulais écrire une lettre au Père Noël, et la norme est d’envoyer les enveloppes au pôle nord (et puis, je n’avais pas son adresse E mail, alors !!!).

Ma lettre était simple et en français, bien évidement :

« Cher Papa Nono, écoute-moi bien et ne me dis pas non. Je veux faire mon coming out, mais j’ai peur de cette homophobie qui règne dehors. Alors, STP, bouge-toi. Arrête tes stupides Hohoho et fais quelque chose. »

Ceci fait, je ne relis pas ma lettre, et je partis la donner à un monsieur qui comptait aller au pôle nord planter le drapeau, à la manière de Neil Armstrong sur la lune !

Et les jours passèrent, et vint Noël, suivi du Nouvel An, qui 2 mois plus tard, était devenu ancien (rien ne dure pfff !). J’avais complètement oublié ma lettre au petit bonhomme rouge, et je continuais ma vie tapie dans l’armoire ultra moderne (avec WiFi, ADSL, Bluetooth, etc.). Et voici que soudain, on sonna à ma porte. Je courus ouvrir croyant que c’était le MacDo que j’avais commandé, mais non. A ma porte se tenait majestueusement Lipos, avec un colis pour moi. C’était mon cadeau de Noël, mais comme l’arbre que j’utilisais comme repère pour donner mon adresse avait été abattu, on prit du temps pour me trouver. Je pris le paquet et je l’ouvris avec des mains tremblantes. Qu’avais-je demandé au juste ? J’avais oublié (je sais, je peux aller voir 2 paragraphes plus haut, mais je veux laisser le suspens planer). Etait-ce un collier, un bracelet, un yacht ? Non, non et non. J’ouvris la boîte, et je fus immédiatement enveloppée par une tendre chaleur réconfortante.

Des mots multicolores dansaient autour de moi. Je pouvais les voir, les toucher, et les entendre à la fois. Je pouvais même les goûter. Tous mes sens étaient dessus-dessous. Mais c’était agréable :

-          Oui, et alors ?

-          Pourquoi ne pas me l’avoir dit avant.

-          Es-tu heureuse ?

-          Je suis contente pour toi.

-          Bravo, tu as eu le courage de sortir du placard.

-          Yalla, je veux rencontrer ta copine.

-          Je suis si fière de toi.

Mon vœu était exaucé. J’étais acceptée par ceux et celles à qui j’ai eu le courage de dire que j’étais homosexuelle. Je n’ai pas perdu mes amis, et je me suis gagnée.

Oui, l’homophobie règne férocement partout, dans toutes les villes et communautés, et c’est notre devoir de la combattre. Mais que c’est bon de toujours se souvenir qu’en face d’elle, l’acceptation existe elle aussi, et que c’est elle qui nous fournit la force et l’énergie de continuer.

Alors, cher(e)s ami(e)s qui m’acceptent comme je suis, ceci est mon ode pour vous.

Merci pour votre support,

Merci pour votre amour,

Merci pour votre acceptation,

Merci pour votre présence.

Homophobie, prépare-toi à être exterminée, j’arrive bien armée

Tags: Homophobia, hope, writing