Oui, je suis mariée. Oui, j’aime les femmes.
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La première réaction du lecteur sera cette question. Quelle est cette équation? Non, c’est pas de l’algèbre. C’est simplement ma vie.
Et pour que vous soyez à la même longueur d’onde que moi, éteignez vos calculatrices. Relâchez les muscles de votre cerveau qui s’activent dès que vous êtes en face d’un texte écrit par n’importe qui, car nous les humains, on a tendance à juger, à analyser, à faire des commentaires à droite et à gauche sans jamais prendre le temps nécessaire de lire chaque mot. On ne remarque que le début et la fin de l’histoire. C’est le centre qui est le pont, qui relie le ‘comment’ et le ‘pourquoi’.
Sûrement, vous avez remarquez une note d’agressivité dans l’introduction de mon texte. C’est pas parce que je suis de nature agressive. Je haie l’agressivité sous toutes ses formes. Mais parce que je suis homosexuelle et mariée, j’ai toujours l’impression de me trouver dans un tribunal, debout derrière les barreaux de la cage où mes voisins sont le criminel et le voleur. Et pour comble, l’audience est composée d’hommes et de femmes qui n’ont pas aimé, n’ont jamais su aimer et ne sauront jamais aimer. Trop pris par leur hobby de critiquer et de juger, ils ont pris la peine de se déplacer car ils sont en manque d’orgasmes! C’est dans cette salle qu’ils vont fantasmer et ‘orgasmer’ face à l’injustice et à la douleur des autres.
Revenons à moi. Mon statut criminel est que j’aime les femmes. Le verdict sera la prison à vie. Mais en plus, je suis mariée et j’ai des enfants, donc ce sera la condamnation à mort. Mais pour ma chance, le juge à un bon cœur. J’ai le choix de choisir ma sentence, le choix est la mort. Suspendue par une corde à un poteau, la chaise électrique ou tuée par des balles et pour ma malchance et à coup sûr ce seront des débutants qui feront leur premier début. Donc la mort ne sera pas facile. Je refuse de choisir. Ma seule demande est que mon bourreau soit une femme. Le fait de sentir la féminité dans ces instants critiques, l’odeur d’une femme rendra la mort plus facile et plus justifiée!
Voila je me sens mieux. Je peux continuer à écrire: Toute ma douleur et ma frustration je les ai faites sortir en écrivant. Si tout le monde fait ça, personne n’aura à supporter l’agressivité des autres, à payer le prix d’une chose qu’on n’a pas acheté. Les malentendus et les querelles sont causés par notre lâcheté à payer nos pots cassés. On veut se noyer en noyant chaque personne qui à un moment donné est la victime de la malchance qui l’a projetée dans notre cercle. Apprenons à dire les mots les plus simples. Oui, je suis fautive. Oui j’ai gaffé. Et Oui, je ‘m’excuse.’ Ce mot le plus noble de tous les mots est l’arme la plus puissante contre le mal.
Revenons à mon sujet car quelque part j’ai senti que j’ai déraillé. Je remarque en écrivant que mon imagination est très fertile. Eh oui, pour vivre son homosexualité dans ce pays de cons, il faut avoir une imagination qui sort de l’ordinaire, car notre vie n’est pas ordinaire du tout .La vie est assez difficile pour les gens ‘normaux’, alors pour nous les ‘anormaux’, il faut multiplier par cent les difficultés de la vie. A tous les niveaux nous luttons. La lutte est notre slogan, mais pourquoi? Nous sommes des gens très pacifiques. Nous ne demandons que de vivre en paix. Ok, nous sommes des ‘anormaux’ mais vous, vous êtes les ‘born by mistake’. Un conseil: Restez loin de la communauté des ‘ya haram’.
Je suggère qu’on ouvre un musée pour les homosexuels, là où les gens pourront venir nous voir, nous palper, nous analyser pour qu’ils réalisent que nous sommes des humains exactement comme eux. Il y’aura deux sujets à discuter ou plutôt deux catégories: ‘L’homosexualité simple’ et ‘l’homosexualité avancée’. J’appartiens à la seconde catégorie, celle qu’on analyse profondément à tel point qu’ils voudront peut être me disséquer pour voir si j’ai un utérus à travers lequel j’ai pu avoir des enfants. Nouvelle équation: Elle a un utérus. Elle est mariée. Elle a des enfants. Et elle aime les femmes! Ici on est à un stade avancé. Fini l’algèbre. On commence par la géométrie dans l’espace!
Et là, je m’incline devant la stupidité d’une tranche de la société, les ‘born by mistake’, car mieux vaut avoir le dos incliné pour faire face à leurs commentaires, car ça passe sans nous toucher, ça glisse sur notre dos et ça se termine sur nos fesses: L’endroit idéal où meurt toutes les blessures qu’ils veulent nous infliger gratuitement!
- Contributed by Freedreamer
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